Le laboratoire de l’accueil et de l’hospitalité (lab-ah) et la Direction des achats et de la logistique du GHU Paris psychiatrie & neurosciences (DAL) entament avec l’unité d’hospitalisation à temps plein Pussin (24e secteur, dans le 18ème arrondissement) une recherche-action de 3 mois autour de l’environnement du repas et de la mise en appétit.
Cette expérimentation est rendue possible par l’obtention d’un financement de la Direction Interministérielle pour la Transformation Publique (DITP) dans le cadre de l’appel à projet « Défi Carte Blanche ». Le projet « l’eau à la bouche », soutenu par la DGOS, a pour but d’explorer les différentes façons de remettre le plaisir au centre du repas lors d’un séjour en hôpital psychiatrique.
Le contexte : état des lieux aujourd’hui
Dans la vie courante, le repas occupe pour beaucoup d’entre nous une place importante dans le rythme des journées. Or, pendant un séjour d’hospitalisation en psychiatrie, qui s’étale en moyenne sur plusieurs semaines, l’alimentation peut être perturbée par de nombreux facteurs : la prise de médicaments qui entraîne l’altération de la sensation de faim et de soif, les régimes spécifiques, etc. Ceux–ci s’ajoutent aux contraintes sanitaires et budgétaires qui régissent l’organisation des repas à l’hôpital. Il en résulte souvent de nombreuses assiettes boudées. Travailler à améliorer l’expérience du repas représente donc un enjeu majeur pour favoriser l’envie et la motivation des patients et participer à leur rétablissement.
Le défi : un meilleur design de l’environnement à l’assiette
Voici quelques exemples de projets possibles :
- De l’assiette : sa mise en scène et son service… : travailler la présentation ou la mise en forme des aliments dans l’assiette afin de susciter l’envie de manger;
- … à la chaleur de l’environnement du repas : proposer un environnement plus propice au repas à travers le type d’éclairage ou encore la disposition du mobilier, tout en respectant les contraintes spatiales et d’entretien du lieu.
Dans un premier temps, cette expérimentation sera menée en collaboration avec l’équipe soignante du 24e secteur au sein de l’unité Pussin en tant que site pilote. Par la suite, il s’agira de définir des protocoles qui pourraient être testés à plus grande échelle au sein du GHU Paris.
Expérimentation à l’unité d’hospitalisation de l’hôpital Bichat
Afin de mener une démarche pluridisciplinaire, le lab-ah et la DAL pourront faire appel à des compétences et métiers divers : experts de l’aménagement dans le domaine de la restauration, chefs cuisiniers, designers culinaires, associations locales, écoles hôtelières, paysagistes, spécialistes des potagers dans des bâtiments urbains, ou encore anthropologues et sociologues spécialisés sur la question du repas… Ces partenariats se décideront en fonction des idées issues de l’expérience des patients et des équipes soignantes du site. Les résultats de cette phase d’incubation du projet seront présentés à la fin du mois de juin 2019.