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Le GHU Paris psychiatrie & neurosciences redéploie son offre de soins dédiée aux personnes détenues au sein du Centre pénitentiaire Paris la Santé

Le GHU Paris psychiatrie & neurosciences redéploie son offre de soins dédiée aux personnes détenues au sein du Centre pénitentiaire Paris la Santé
A photo shows the entrance of the Sante prison in Paris, on June 28, 2018. – Closed since 2014 for renovation, the Sante prison which will reopen at the end of 2018 will provide 95 % of individual cells. (Photo by GERARD JULIEN / AFP)

Après 4 années de travaux, le centre pénitentiaire de Paris-la Santé a rouvert lundi 7 janvier 2019. Dans ce cadre, le service médico-psychologique régional (SMPR), rattaché à l’hôpital Sainte-Anne, devenu, du fait de la fusion avec les hôpitaux Maison Blanche et Perray Vaucluse, le GHU Paris psychiatrie & neurosciences, assure des missions de prévention, de soin et d’accompagnement des personnes incarcérées. Une offre de suivi en addictologie dispensée par le CSAPA Sainte-Anne qui fait également partie du GHU Paris, enrichit le dispositif de soins sur place. CSAPA et SMPR font partie de l’offre de soins mise à disposition des personnes détenues, en partenariat avec l’unité sanitaire rattachée à l’AP-HP/Cochin qui prend en charge les pathologies somatiques.

Une population surexposée aux difficultés psychiatriques et aux addictions

Plus de 20% des personnes incarcérées souffrent de troubles d’ordre psychiatrique. Les pathologies psychiatriques sont sur-représentées en prison, milieu pathogène avéré. De plus, selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, les pathologies addictives touchent plus de 60 % des entrants en prison (consommation d’alcool ou/et de drogues), pathologies susceptibles de faciliter un passage à l’acte délictueux ou criminel et qui nécessitent des soins adaptés.

Dès la première semaine, cinquante personnes détenues ont été transférées de Fresnes et de Fleury-Mérogis. Selon les projections de l’administration pénitentiaire, le chiffre de 1200 personnes sera atteint au printemps 2019. Les personnes détenues présentent souvent une vulnérabilité psychologique majorée par les conditions de détention et notamment par la surpopulation carcérale, endémique en France ;  le taux de suicide dans les prisons françaises reste l’un des plus élevés d’Europe. En outre, la prévalence du virus de l’hépatite C chez les personnes détenues est près de cinq fois supérieure à celle constatée dans la population générale ; en ce qui concerne le VIH et la tuberculose, elle est 10 fois supérieure.

Les personnes détenues à la Santé présentant des troubles mentaux et relevant d’une prise en charge ambulatoire, feront l’objet de soins réguliers et personnalisés à l’unité de soins du SMPR.

Elles bénéficieront également d’une prise en charge en addictologie grâce au CSAPA.

Et ce, grâce à l’orientation assurée par l’unité somatique de consultations et de soins ambulatoires rattachée à l’Hôpital Cochin qui pilote le dispositif.

Une offre de soins dans les murs…

Toutes les personnes transférées dans le centre pénitentiaire rénové sont considérées comme de « nouveaux entrants » et, à ce titre ont accès à une évaluation médicale pouvant déboucher sur un suivi en psychiatrie ou en addictologie. L’indépendance des soignants par rapport à l’institution judiciaire et le respect du secret médical sont strictement garantis.

En psychiatrie

Pour mémoire, le SMPR assure les missions d’un « secteur » de psychiatrie en milieu fermé.

Il y est notamment proposé des consultations psychiatriques ; un suivi psychologique ; des entretiens infirmiers ; un bilan et un accompagnement social ; des ateliers thérapeutiques individuels et en groupe (cuisine, médiation corporelle,….) ; des groupes de paroles.

Des cellules d’hébergement, dont une pour personnes à mobilité réduite, ont vocation à  recevoir des personnes consentantes aux soins, ne relevant pas d’une hospitalisation, pour lesquelles une observation diagnostique est requise ou encore dans le cadre de la mise en place d’un traitement nécessitant une intervention rapprochée de l’équipe infirmière.

Présentation de l’équipe du SMPR

Le SMPR, dirigé par le Dr Cyrille Canetti au sein du pôle CPOA-SMPR,  est composé de deux unités fonctionnelles, l’une de consultation, hôpital de jour et CATTP en détention au centre pénitentiaire Paris-La Santé, l’autre, implantée au sein du site Sainte Anne dans le 14ème arrondissement. L’équipe est composée de médecins psychiatres, psychologues, cadre de santé, infirmières, ergothérapeute, psychomotricienne, assistante sociale et secrétaires médicales.

En addictologie

Dans le domaine des addictions (les plus répandues étant le tabac, l’alcool, et le cannabis), les détenus souffrant d’addiction sont orientés vers le Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA), qui offre un double accompagnement : in situ, et en dehors, afin de préparer le retour en milieu ordinaire. Le CSAPA déploie un accompagnement complet : diagnostic et projet de soins, aide au sevrage ou prescription d’un traitement substitutif, dispensation des traitements, politique de réduction des risques et de prévention, préparation à la sortie. A l’instar des soins ambulatoires en milieu ouvert, des groupes de parole sont également proposés en partenariat avec des associations agréées et un programme dédié d’éducation thérapeutique sera proposé aux personnes incarcérées.

Présentation de l’équipe du CSAPA

L’équipe pluridisciplinaire du service d’addictologie, basé à  Sainte Anne, sous la responsabilité du Dr Laqueille, chef de service, est composée de médecins psychiatres, de psychologues, d’infirmiers, d’assistant social qui interviennent également au sein du Centre pénitentiaire, grâce à la coordination apportée par un professionnel socio-éducatif (éducateur spécialisé).

Prévention du suicide, gestion des signalements, préparation de la sortie,  nécessitent une articulation permanente avec l’administration pénitentiaire dans le respect des missions de chacun.

… qui se poursuit en milieu libre

Lors de la sortie d’une personne incarcérée, le SMPR assure la transmission des informations médicales et garantit la continuité des soins. Une consultation d’accueil extra-carcérale est proposée en vue d’accompagner le retour en milieu de vie ordinaire.  Elle développe également un travail avec l’entourage des personnes incarcérées et l’ensemble des acteurs sanitaires, sociaux, médico-sociaux et associatifs impliqués dans le parcours de soins. De même, le CSAPA Sainte-Anne assure le relais des personnes libérées avec les autres acteurs du parcours de soins. Il œuvre ainsi au maillage territorial de la prise en charge en addictologie.

Les offres de soins en psychiatrie et en addictologie dispensées au sein du Centre Pénitentiaire Paris la Santé bénéficient du soutien de l’Agence Régionale d’Ile de France.

Crédit photo : Gérad Julien / AFP